Editorial – Le Délégué Laïque n°4

DDEN, il y a encore loin de la coupe aux lèvres, mais la roche Tarpéienne n’est jamais loin du Capitole

Si notre envie était de faire parler de nous, alors, sans conteste possible, le Congrès national des DDEN de Rennes nous aurait comblés. De la tribune aux parvis, il a été beaucoup question du « Délégué laïque ». Un monde inquiet sent la crainte du libre débat et de la libre recherche. Continuer la lecture de « Editorial – Le Délégué Laïque n°4 »

DDEN : MOTION ACCOMPAGNANTS DES SORTIES SCOLAIRES

Reconnaissance de la fonction de bénévole intervenant dans les écoles publiques.

Exposé des motifs

Le principe constitutionnel de laïcité de l’enseignement public impose un cadre neutre à l’école pour la maintenir à l’écart des conflits du monde extérieur et créer les conditions de la construction de la liberté de conscience des élèves. Les sorties scolaires font partie de l’enseignement au même titre que les cours, c’est pourquoi, tous les intervenants doivent respecter cette neutralité. L’intérêt des enfants et la garantie pour les parents que leurs enfants bénéficieront d’un enseignement laïque doivent être les priorités. Continuer la lecture de « DDEN : MOTION ACCOMPAGNANTS DES SORTIES SCOLAIRES »

La Fédération des DDEN à la croisée des chemins

Voyage dans la Revue «  Le Délégué de l’Education Nationale » N° 259 de Juin 2019.

Dans nos établissements scolaires publics, c’est l’effervescence depuis que le Ministre Blanquer s’est lancé dans l’aventure d’une nouvelle loi pour « l’école de la confiance ». La plupart des syndicats d’enseignants n’ont pas confiance et s’y opposent. Les parents sont inquiets face à une loi qui institutionnalise les inégalités entre les écoles. Les grèves, les manifestations, les journées d’action se sont multipliées, la demande de retrait de cette loi a envahi les établissements scolaires… Continuer la lecture de « La Fédération des DDEN à la croisée des chemins »

La Laïcité «Fille des Lumières et de la Révolution» (Vu dans un bulletin de DDEN )

Après les déclarations d’une commission de l’ONU, du Pape, portant des jugements négatifs sur la laïcité et la loi de 1905, c’est notre République Indivisible, Laïque et Démocratique qui est attaquée.

Voilà que le Président de la République souhaiterait, en 2019, apporter des modifications profondes à la loi fondamentale de notre République qui stipule avec force la « non reconnaissance des cultes et le non financement des religions ». Continuer la lecture de « La Laïcité «Fille des Lumières et de la Révolution» (Vu dans un bulletin de DDEN ) »

Communiqué de la Ligue des Droits de l’Homme

La droite sénatoriale vient de voter un amendement à la loi Blanquer pour interdire aux mères accompagnatrices des sorties scolaires le port de signes religieux ostensibles, en fait, à lire le communiqué des sénateurs républicains, le port d’un voile… Les mères accompagnatrices n’étant, selon le Conseil d’Etat, ni des agents ni des collaboratrices de l’Education nationale, la limitation de leur liberté d’expression religieuse ne peut se fonder que sur le constat d’un prosélytisme agressif et pas sur une interdiction générale.

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DDEN en Alsace-Moselle : une victoire à la Pyrrhus ?

Si l’on en croit la FN DDEN, l’arrivée de DDEN en Alsace—Moselle serait une grande victoire laïque, rien de moins. Rappelons que les trois départements de l’Est sont soumis à un statut clérical d’exception composé du Concordat de 1801, de la loi Falloux, des lois allemandes du temps de l’annexion au IIe Reich.

En Alsace-Moselle, c’est le triomphe du cléricalisme le plus pur. Les religions sont des services publics et les religieux sont des fonctionnaires. 60 millions d’euros sont détournés chaque année des fonds publics pour financer ce dispositif clérical.

En quoi, la nomination récente de DDEN change-t-elle la donne ? Aucun changement législatif, réglementaire ou autre n’a été nécessaire pour faire procéder à ces nominations par les DASEN. Cela aurait pu être fait depuis longtemps, pourquoi cela a-t-il été fait que maintenant ?

Pour services rendus à la cause de la division des laïques pour faire passer la remise en cause de la loi de 1905, par le ministre Jean-Michel Blanquer contre qui se lèvent les enseignants ?

Dans le même ordre d‘idée, le fait que les DDEN visitent les écoles privées catholiques change-t-il quoique ce soit à leur caractère propre antilaïque ? Le croire relèverait de l’incantation et serait donner des pouvoirs thaumaturges aux DDEN !

Tout ce qui assimile l’École laïque républicaine aux écoles catholiques privées et au concordat doit être combattu. C’est cela la véritable laïcité.

Mais on comprend que devant le triste bilan d’Eddy Khaldi, il faille faire un pâté d’alouette avec un cheval entier et une alouette et baptiser cela : une victoire laïque.

Didier Moussa

Motion pour le congrès des DDEN

La délégation de L’Arbresle des DDEN s’est réunie en assemblée générale le samedi 16 mars 2019 à La maison des associations.

Elle a décidé à l’unanimité de proposer l’adoption de la motion suivante au 61ème congrès des DDEN du Rhône le samedi 23 mars 2019: « Les DDEN du Rhône tiennent à exprimer leur inquiétude face aux déclarations de la Présidence de la République se proposant de réviser la loi de 1905 pour « réparer les liens brisés entre l’Etat et les Eglises ».

Ils rappellent l’attachement de toujours des DDEN à la laïcité des institutions de la République, singulièrement de l’Ecole publique qu’ils ont mission de défendre et de promouvoir.

La stricte Séparation des Eglises et de l’Etat institutionnalisée par la loi de 1905, garante de la liberté de conscience de tous les citoyens, est un des piliers fondamentaux des droits de l’Homme et des libertés démocratiques.

Ayant pris connaissance que deux appels d’organisations et d’Associations regroupant la quasi-totalité des forces laïques ont été lancés contre la révision de la loi de 1905, les DDEN du Rhône proposent le rassemblement de tous, dans l’unité, sur l’exigence commune d’empêcher toute révision de la loi de 1905, ce compromis historique qui a fait de la France une République laïque. »

Mardi 19 mars 2019

Pascal Barbeau
Président de la délégation
des DDEN de L’Arbresle

P.S. : Recevant un « panel de personnalités » le 18 mars dernier, E. Macron a annoncé qu’il ne souhaitait pas changer la loi de 1905. Nous aurons alors à nous assurer qu’il n’y aura aucune modification législative de la loi de 1905. Si tel était le cas, ce dont nous nous réjouirions, cela voudra-t-il dire qu’il n’y aura pas non plus de modifications réglementaires touchant à l’application des principes de cette loi fondamentale et fondatrice de la laïcité dans notre pays ? »

Unité ou division des laïques, il faut choisir Défendre ou accepter la casse de l’École publique, il faut aussi choisir

Le fait que les DDEN, qui se définissent comme amis de l’Ecole publique et défenseurs de la laïcité, même si nous sommes une organisation « semi-officielle » (puisque c’est la DASEN qui nous nomme), n’oblige en rien la direction nationale à prendre fait et cause pour la politique du gouvernement. Les déclarations, les actes et les plans de celui-ci ne sont ni ceux d’un gouvernement laïque, ni favorable à l’enseignement public.

Pour ne prendre que des exemples récents, je citerais : la position favorable à la loi Peillon portant sur les rythmes scolaires ou le positionnement favorable à la « réserve citoyenne » ou au « parcours citoyen« . La loi Peillon a été combattue par une grande majorité d’enseignants et par bon nombre d’élus. Quant à la « réserve citoyenne« , malgré les appels répétés de la part du gouvernement et de ses ministres, on peut parler d’un échec cuisant. Pour ma part, je m’en réjouis. Les enseignants, malgré la confusion délibérément orchestrée par le gouvernement et par d’autres dont ce n’est pas la fonction, ont rapidement perçu la nature de cette « nouveauté« . Il en va de même du « parcours citoyen« .

Nous ne pouvons que constater et déplorer que la direction de la Fédération se subordonne au gouvernement. Les DDEN ne peuvent pas être les supplétifs du gouvernement, partisans de ses actes politiques, et aider à mettre en pratique ses contre-réformes qui, et c’est un mot faible, n’ont rien de favorable à l’Ecole publique laïque.

Unité pour la défense de la loi de 1905
Ne touchez pas à la loi de Séparation !

Tout le monde connaît maintenant, depuis l’intervention d’Emmanuel Macron devant les évêques aux Bernardins et les révélations parues dans la presse et jamais démenties, les intentions du gouvernement. Sous divers prétextes, notamment les contrôles des financements de l’étranger pour l’Islam, Macron s’attaque au fondement même de la loi de 1905. Même s’il prétend ne pas toucher aux articles I et II de la loi, son but reste la modification ou la suppression des deux tiers des articles. Ce n’est pas une modification à la marge, c’est vider la loi de tout son contenu. Reconnaître les cultes, c’est l’inverse de la Séparation, c’est le concordat généralisé. Définir des critères de reconnaissance par l’Etat, c’est ouvrir la voie à une religion officielle ou d’Etat. L’Etat labellisant les cultes acceptables et les autres, ce n’est pas son rôle. Tout le monde comprend que la moindre brèche ou modification de la loi de 1905, le financement des cultes, auraient des conséquences dans tous les domaines, en particulier pour l’Ecole publique laïque et pour toutes les institutions comme la Ligue de l’Enseignement, la Fédération des Œuvres Laïques, comme pour la Fédération Nationale des DDEN elle-même.

Une question se pose : pourquoi chercher à diviser le camp des laïques  au lieu de rassembler ?

Pendant les mois de septembre, octobre, novembre et décembre, une campagne a été menée par plusieurs associations sur un mot d’ordre unificateur : Ne touchez pas à la loi de 1905 ! Les 8 et 9 décembre, ce sont environ 100 rassemblements qui ont eu lieu devant les préfectures, souvent à l’appel de plusieurs associations. Tout en gardant sa liberté, chacun pouvait s’y associer. Comme ce fut le cas pour l’Appel des Laïques signé par l’écrasante majorité des associations laïques… sauf le CNAL et les DDEN.

Que constatons-nous ? Un autre appel a été initié avec 113 « personnalités » (dont, pour certaines, l’action pour la défense de la laïcité n’est pas toujours très probante). Pourquoi cette initiative ? Pourquoi se distinguer en divisant ? Alors que tout le monde peut se rejoindre sur le mot d’ordre « Ne touchez pas à la loi de 1905 !  » pour faire reculer Macron. Ou alors, il faut expliquer que finalement, ce n’est pas si grave et que quelques toilettages seraient acceptables ? La direction des DDEN doit œuvrer à l’unité, pas à l’inverse !

Paul Feldmann

* Dans certains départements, les UDDEN ont pris publiquement position et ont participé aux rassemblements et aux délégations avec la Libre Pensée, la Ligue des Droits de l’Homme, la Ligue de l’Enseignement et les syndicats Force Ouvrière et CGT. Nous portons à votre connaissance l’une de ces déclarations : « La Libre Pensée (…) avait invité tous les défenseurs de la laïcité à manifester devant la préfecture (…) le 8/12/18 pour défendre la loi du 9 décembre 1905, dite loi de séparation des Eglises et de l’Etat. Les diverses déclarations du chef de l’Etat, et les rumeurs de « toilettage » de cette même loi inquiètent au plus haut point tous les partisans de la laïcité et toutes les organisations qui se réclament du même principe.

L’UDDEN (…) était donc présente dans cette manifestation aux côtés de la Libre Pensée et du syndicat F.O. Lors des différentes prises de parole, la ferme volonté de s’opposer vigoureusement à toute tentative de modification de la loi de 1905 a été clairement exprimée. Une délégation composée de 4 personnes a été reçue par le chef de cabinet de la Préfète le 12/12/18. Souhaitons que nous soyons entendus et restons sur nos gardes. »