Cette année encore, le bureau départemental de l’Union de l’Isère des DDEN, à l’unanimité, m’a désigné pour être candidat au Conseil Fédéral.
Le Président de l’Union de l’Isère reçoit, le 18 avril 2025, un mail ainsi rédigé :
« Cher Collègue, bonjour
Tu viens de recevoir la circulaire fédérale N° 21 du 18 avril 2025. Lors du vote statutaire du Conseil Fédéral pour valider la candidature de Pascal Costarella au Conseil Fédéral, celui-ci n’a obtenu aucune voix des 19 votants de notre instance. Chaque année des candidatures ne sont pas validées, ce fut aussi le cas l’année passée pour un candidat et aussi les années précédentes.
Amitiés laïques et fédérales.
Pour le Conseil Fédéral
Eddy Khaldi »
Aucune explication concernant les motifs, ni concernant le nombre de candidatures refusées.
Eddy Khaldi parle du « vote statutaire du Conseil Fédéral ». Rappelons que les nouveaux statuts, modifiés lors du congrès du Kremlin-Bicêtre de novembre 2022, n’ont toujours pas été communiqués aux Unions départementales. Un retour en arrière permet de mieux comprendre cette dérive autocratique.
Concernant l’élection du Conseil Fédéral, les statuts précédents indiquaient dans leur article 5 :
« La Fédération Nationale est administrée par un CONSEIL FEDERAL composé de 27 membres élus pour trois ans au scrutin secret lors du congrès national et renouvelables par tiers chaque année. Les membres sortants sont rééligibles ».
Chaque Union pouvait présenter un candidat, le congrès national tranchait. Si on se réfère à la proposition de nouveaux statuts (seul écrit en notre possession) désormais : « La liste des candidats au Conseil Fédéral est arrêtée aux termes d’un vote du Conseil Fédéral » (article 5.1) En d’autres termes, ce sont les membres du Conseil fédéral qui décident qui doit les remplacer ! Composé de 27 membres renouvelables par tiers, le Conseil fédéral a choisi. Il y a 9 membres à élire ? Et bien il y aura 9 candidats… dont 8 membres sortants ! (Circulaire n°21 du 18 avril)
Ainsi, sans autre forme de procès, la candidature de l’Union de l’Isère à laquelle adhèrent plusieurs centaines de DDEN est écartée. Candidature qui ne reçoit, selon Eddy Khaldi, aucune voix de Conseillers fédéraux.
Rappelons aussi que lors du congrès de 2022, l’Union de l’Isère avait proposé un fonctionnement résolument démocratique : un Conseil fédéral composé d’un représentant de chaque Union et qui élit ensuite un Bureau fédéral. C’était le gage d’avoir un « véritable » Conseil fédéral. Cette dérive autoritaire n’est pas sans conséquence pour la Fédération Nationale. Comme il écarte toute voix différente, Eddy Khaldi isole de plus en plus les DDEN.
Délégué au congrès national de Montpellier en 2023, j’ai été frappé par l’absence des associations amies de l’École laïque. Seule l’ANATEEP était présente une partie du congrès, son Président ayant d’ailleurs fait une remarquable intervention. Cet isolement s’est approfondit depuis : même le CNAL ne trouve pas grâce aux yeux d’Eddy Khaldi !
Et ce n’est pas un prétendu « Collectif laïque national », dont la circulaire de la Fédération nationale du 15 avril demande de signer l’appel à une « constitutionnalisation des deux premiers articles de la loi de 1905 » (comme si le fait de tout mettre dans la constitution réglait les problèmes…) qui va « sauver » les DDEN. Dans cette pétition qui parle de remise en cause de la laïcité… pas un mot sur la loi Debré, pas un seul mot ! En revanche, haro sur les musulmans.
Alors oui, la Fédération nationale est à la croisée des chemins. Un sursaut des Unions, des DDEN est indispensable. Le prochain congrès national, en visio conférence, d’une durée prévue de 7 heures, dont Eddy Khaldi nous dit dans la circulaire n°56 du 23 janvier 2025 que « Au congrès de Montpellier en 2024, nous avons décidé que celui de 2025 se déroulerait en visioconférence » (ce dont je n’ai pas souvenir et que rien n’a été publié sur cette question) verra-t-il ce sursaut ?
La façon dont il est préparé ne nous incite pas, hélas, à l’optimisme
Grenoble le 3 mai 2025
Pascal Costarella