Ce numéro 11 du Délégué laïque est principalement consacré à la question de la volonté de la direction de la Fédération nationale des DDEN de changer profondément la lettre et l’esprit des Statuts nationaux.
Il s’agit d‘un véritable bouleversement dans le fonctionnement collectif et démocratique de la Fédération nationale, ce qui fut longtemps sa « marque de fabrique », qui la rendait si chère à tous ses membres.
On pourrait en rire, mais c’est trop grave et triste. C’est le triomphe de UBU-Khaldi-Roi qui veut tout le pouvoir entre ses mains. Mais pourquoi faire ? L’avenir répondra à cette question, même si des éléments de réponses sont déjà apparus. Il n’est pas rien que la FNDDEN soit maintenant totalement isolée de tous ses partenaires d’antan qui faisait qu’elle rayonnait de son aura morale dans le combat fidèle au Serment de Vincennes pour l’abrogation de la loi Debré.
Ce ne sont pas les tristes palinodies d’un pseudo « collectif national laïque » qui peuvent faire illusion à ceux qui savent de quoi il en retourne réellement. Hormis les Obédiences maçonniques, les « associations membres » ne représentent rien, même pas l’ombre d’elles-mêmes. Le « Roi Khaldi » est nu.
A ce propos, rappelons que la fonction principale de la Franc-Maçonnerie est de rassembler ce qui est épars, et non de contribuer à disperser ce qui est uni. Chacun devrait méditer cela.
Le « succès » annoncé d’Eddy Khaldi va se faire sur un champ de ruines. Que restera-t-il de la Fédération nationale après cette tentative totalitaire de concentrer tous les pouvoirs dans les mains d’un seul ? Outre que cela rappelle fâcheusement les mœurs et les manières de la Ve République (on a connu mieux en matière de démocratie), cela va se terminer en déroute et en naufrage.
On a vu récemment un Jupiter se transformer en Neptune, avec le Radeau de la Méduse en prime.
Nous invitons tous les DDEN à lire attentivement l’analyse que nous faisons de la proposition de modifications des statuts nationaux. La Lumière nait toujours de l’Etude.
Nous publions aussi des analyses sur la « réforme de l’Inspection générale » de l’Éducation nationale et sur la loi Rilhac. Il est des curieux silences qui expliquent bien des choses. Une chasse aux sorcières n’est jamais faite pour rien. Elle est toujours le complément totalitaire d’un projet politique réactionnaire.
Nous publions une correspondance reçue sur notre site web. Elle est éclairante à plus d’un titre. D’abord rappelons qu’il y a une grande différence entre être DDEN dans une délégation départementale où la personne est assimilée de fait à une mission de fonctionnaire bénévole en rapport avec l’administration et être adhérent d’une association Loi de 1901 qui s’appelle une « Union départementale de DDEN ».
Il n’y a aucune obligation pour un DDEN désigné par l’administration d’être adhérent à une association Loi de 1901. On sait que beaucoup (et de plus en plus) de DDEN n’adhèrent pas aux Union départementales, surtout quand elles sont elles-mêmes sous la coupe d’Eddy Khaldi (FNDDEN).
Prenons un exemple concret : on peut être instituteur public sans être membre d’un syndicat enseignant. La démission du syndicat n’entraine nullement la perte de son poste de fonctionnaire. Il n’y a que dans les pays totalitaires et corporatiste que de telles choses peuvent exister.
Il est hautement problématique pour ne pas dire scandaleux et honteux que l’Inspection académique de Vierzon ait cru devoir apporter son concours zélé à l’épuration dans la FNDDEN. Cela est totalement illégal. Que chacun réfléchisse bien : la normalisation en Tchécoslovaquie était contre le Printemps de Prague. On sait comment tout cela s’est terminé. Un vent de révolte s’élève chez les DDEN et si l’administration prête la main à la répression, elle sera emportée avec les totalitaires aux petits pieds.
Les délégations départementales et les Unions départementales sont deux choses totalement distinctes. Et si dans le passé, fort heureusement, les choses allaient de paires, aujourd’hui du fait des menées de la FNDDEN et de son Président, les choses se différencient grandement. D’ores et déjà dans quelques départements, il y au moins deux unions départementales de DDEN différentes du fait des menées sournoises d’Eddy Khaldi.
La voie de la Résistance et de la défense de l’École publique laïque devra nécessairement se faire en dehors désormais de la FNDDEN si le projet totalitaire de modifications des statuts aboutit à l’objectif désigné par Eddy Khaldi. Que chacun, là aussi, y réfléchisse ; il en dépend de l’avenir de tous et de chacun.
Pour terminer et être très clair : nous sommes pour le maintien de l’unité dans les Unions départementales, à l’unique condition qu’elles soient réellement indépendantes, et pas sous la coupe réglée et pesante de la direction totalitaire de la FNDDEN.
Il faut que les Unions départementales se mobilisent activement pour empêcher ce coup de force qui remet en cause profondément leurs prérogatives.
Faute de quoi, l’inévitable se produira, car la nature a toujours horreur du vide.
Avec Emmanuel Kant, nous disons : « Fais ce que dois et advienne que pourra ».
Paul Feldmann