Proposition/Réflexion suite au Congrès d’Obernai, pour une démarche constructive vers un collectif national d’associations et d’Unions de DDEN.

Proposition de l’Union de la Vienne

Rappel :

Après le congrès de 2017, un représentant de notre Union, Conseiller Fédéral, a été élu Secrétaire Général. A travers lui, nous avons découvert un fonctionnement fédéral basé sur la confrontation et le rapport de force.

Au fur et à mesure nous avons mesuré la difficulté de faire juste entendre des divergences voire-même simplement des nuances. L’échange et le travail collectif, démocratique que nous souhaitons n’est pas là ! Nos questions envoyées par écrit, n’ont jamais obtenu de réponses alors que nous proposions un débat.

Est arrivé, après une année où, sous prétexte de la Covid, l’Assemblée Générale (appelée congrès) a été annulée (et non reportée en fait !), le congrès 2021 à Obernai.

Le choix du lieu, l’excentration, la limitation du nombre de participants, le refus de répondre aux différentes questions posées à un Conseil Fédéral sourd à toutes nos sollicitations au point de ne pas accuser réception d’une lettre, nous ont amenés à choisir d’être présents à Obernai.

Dans la Vienne :

  • le CA a donné mission à son président de le représenter à la fois dans le groupe des Unions qui questionnent et au congrès.

  • lors de l’AG du 25/09/2021, par la lecture d’un texte qui leur a été ensuite adressé, la situation a été présentée à l’ensemble des DDEN. Ils ont manifesté leur désir d’être tenus informés de l’évolution de la situation et donc de nos propositions.

  • le CA a acté et soutenu le projet de présence de 3 administrateurs auprès du Président à Obernai pour informer, entrer en contact avec les autres unions puis lui faire retour.

Nous devons préciser quelle a été notre réflexion cette dernière année :

A la lecture les textes, il apparait une incohérence :

  • Le code de l’éducation ne donne pas de cadre clair d’organisation ni aucun moyen aux DDEN pour exercer leur mission, laissant ainsi libre cours à l’interprétation.

  • La délégation constituée de tous les DDEN n’est pas une structure loi 1901 qui autorise une gestion et ne peut aller au-delà du département. C’est le niveau administratif

  • La Fédération (loi 1901) est née pour représenter les DDEN adhérents. C’est le niveau associatif.

Habituellement des associations naissent avec un projet souvent de proximité puis l’élargissent et créent des associations interdépartementales, régionales ou nationales ou des fédérations, ces structures prennent appui sur les structures d’origine. Pour les DDEN, les Unions sont nées de la Fédération comme des soutiens nécessaires à son existence. Ce ne sont pas des équipes qui se sont fédérées dans un lien horizontal. Ce qui peut répondre à nos questionnements sur un fonctionnement pyramidal.

Avant le congrès, nous avons reçu la circulaire 55-2021, préparant ainsi un conflit :

A trois jours d’un Congrès, reporté depuis un an et demi et qui va se dérouler en présence restreinte (un seul délégué par union), dans un contexte de pandémie, après un renouvellement quadriennal où le nombre de DDEN a chuté de manière spectaculaire sur l’ensemble du territoire et par conséquent le nombre d’adhérents (contrairement à la Vienne) les Conseillers Fédéraux choisissent de lancer une procédure judiciaire, donc coûteuse, NON pour défendre l’école publique laïque et les enfants mais pour défendre leur réputation ou plus exactement la réputation de leur président contre une publication : « le délégué laïque » qui émanerait de quelques DDEN contestataires adhérents par ailleurs à La Libre Pensée. Qui connaitrait l’existence de cette publication si le président lui-même n’en faisait pas publicité dans ses propres communications ? A quoi joue-t-il ? A quoi cela lui sert-il ?

A Obernai :

Le vendredi matin, tous les représentants présents, des huit unions, qu’ils soient participants directs au Congrès ou accompagnateurs, ont défini une position commune :

  • organiser la prise de parole entre les délégués participant au congrès pour utiliser au mieux le temps qui pourra leur être accordé.

  • écrire ensemble les interventions qui seront lues en séance.

  • retirer tout vocabulaire qui pourrait apparaitre violent et ainsi éviter de donner des raisons de nous mettre en cause.

  • tenir sa place toute sa place, rien que sa place, éviter l’affrontement mais ne pas accepter d’être bâillonné.

  • se soutenir pour que, malgré la violence des propos que tous ont déjà pu expérimenter, chacun reste dans une prise de parole claire et sans excès de langage.

Cette position a été tenue malgré les mises en cause scandaleuses essentiellement sur la forme. Comment peut-on parler de médiation, de bienveillance, de démocratie quand on interdit à l’autre d’exister et qu’on emploie à son égard un vocabulaire outrancier, violent, injurieux ?

Pour les accompagnateurs, ils se sont chargés d’informer, en distribuant des documents aux congressistes à leur arrivée. Afin de ne pas être accusés de perturber les travaux, il a été décidé que les accompagnateurs de rentreraient pas sur le site, ce qui fut le cas. Néanmoins, cette action a été vilipendée à la tribune.

Malgré cette attitude apaisée de notre part, certains conseillers fédéraux sont venus « poser des questions » qui en fait ont été des affirmations contre nous, refusant de nous écouter et nous certifiant que nous étions des comparses du « délégué laïque ».

D’autres, arrivant en voiture, ont foncé sur nous avec la ferme intention de ne pas s’arrêter. Par sécurité, nous nous sommes retirés au dernier moment.

Enfin un nouveau DDEN de l’Orne, photographe ami du président, selon ses dires, est venu nous prendre en photo devant l’entrée. Nous lui avons indiqué notre ferme opposition à la publication de ces photos prises sans notre accord (droit à l’image).

Heureusement le grand nombre a reçu nos documents et l’échange a eu lieu avec certains.

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A l’ouverture du congrès, les accompagnateurs qui ne pouvaient aller au-delà, se sont retrouvés pour réfléchir et travailler sur l’avenir de ce groupe.

Déjà, des statuts pour une « nouvelle fédération » avaient été proposés par le président de l’Isère. Ce document nous a servi de base de réflexion.

Nous avons d’abord lu et modifié cette proposition de statuts et au fur et à mesure il nous est apparu évidement que nous abordions les choses dans le mauvais sens : nous étions en train d’envisager une fédération bis en opposition puisque partant de l’existant, or il nous semble qu’une démarche « contre » est viciée de fait puisque réactive et non productive, nous devons nous engager sur un projet que nous allons créer à partir de notre conception de la fonction de DDEN et de notre conception du travail collectif dans un cadre démocratique. Créer POUR et non CONTRE.

Nous avons d’abord porté notre regard sur ce que nous connaissons et qui ne nous convient pas avant d’envisager l’avenir :

  • la fédération existe, nous y adhérons. En sortir minoritaire est-ce une bonne chose ?

  • laisser la main à ceux qui nous refusent la parole, est-ce efficient ? les présidents passent et la fédération reste et elle nous appartient autant qu’à ceux qui sont actuellement en responsabilité.

  • la fédération a été constituée pour représenter tous les DDEN, puis les Unions sont nées pour faire vivre la fédération, ce qui est inverse à ce qui se fait habituellement où des associations, dont le but est proche, se fédèrent pour être mieux entendues.

  • en réalité, aujourd’hui nombre de DDEN n’adhérent pas à la fédération, ils sont seuls.

Partant de notre besoin de nous retrouver pour des échanges d’analyses, de pratiques afin d’être porteur de propositions pour l’école, nous proposons la création d’un Collectif National d’associations et/ou d’Unions ainsi que des DDEN esseulés dans leur territoire avec pour buts :

  • Défendre l’école de la République publique, laïque

  • Créer du lien entre les Associations et Unions au service de l’école et des enfants

  • Soutenir les DDEN, où qu’ils soient, dans leur fonction en l’enrichissant par le partage de nos réflexions.

  • Proposer des actions (échanges entre départements, réflexion sur une préoccupation partagée, etc…)

Pour la rédaction des statuts de ce Collectif, nous proposons de partir, non des statuts de la fédération, mais des statuts type proposés par Légifrance en prenant conseil auprès d’un juriste.

Il s’agirait d’un collectif d’unions, (même si nous pouvons accepter des adhésions individuelles pour ceux qui sont dans des départements où ils se trouvent seuls), donc l’adhésion serait une adhésion d’unions. L’adhésion pourrait être fixée par paliers selon nombre d’adhérents à l’union.

L’organisation serait horizontale avec une présidence tournante, évitant ainsi la prise de pouvoir d’individus. La communication par téléphone, mail et visioconférence serait privilégiée pour des questions financières même s’il faut envisager des rencontres qui renforcent les liens, rencontres qui dans la proximité n’exclut évidemment pas les DDEN hors CA.

Doit-on choisir entre fédération et association d’unions ?

A notre sens non. Nous ne sommes pas sur le même « créneau ». Pour nous, rester adhérent de la fédération permet de garder le lien avec les autres, d’être là lorsque d’autres prendront conscience du système d’emprise qui est à l’œuvre et pour chacun il faut du temps. Nous tous avons décrypté le fonctionnement actuel chacun à notre rythme, en fonction de nos expériences, de nos engagements du moment, de l’organisation de notre union… A Obernai, nous avons manifesté nos inquiétudes sans agressivité, nous avons échangé autant que possible. Laissons maintenant le temps faire son œuvre. Rester, pour l’instant, dans la Fédération nous apparait nécessaire, en veillant à refuser le conflit qui ne fait qu’alimenter le délire paranoïaque et la création d’affrontements, la volonté d’en découdre. Cela n’est plus notre souci. Nous souhaitons rester attentifs, vigilants. Nous reprendrons parole de manière apaisée, par écrit autant que de besoin lorsqu’un article du « délégué » affirmera une ineptie et cela sans attendre la moindre réponse. Juste rappeler que nous ne démissionnons pas. Nous sommes là mais nous mettrons notre énergie dans un projet positif en créant un collectif d’unions qui se veut un lieu de démocratie et de construction.

Il nous semble utile de rester adhérent de la fédération en restant en retrait et de nous investir dans un travail commun au sein de ce collectif des unions. Mais comme l’adhésion est individuelle, chaque DDEN choisira, bien entendu, de rester ou non adhérent à la fédération.

Texte qui peut servir de point de départ à une construction commune.

Le 16 décembre 2021

Pour l’Union de la Vienne

MJ. COURTOIS avec la collaboration du CA