Congrès National Obernai 2021
Pourquoi en sommes-nous arrivés à une situation où de nombreux DDEN contestent aujourd’hui le mode de fonctionnement de notre Fédération.
Une politique fédérale :
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Qui ne correspond plus à ce que nous souhaitons ni à ce qui est souhaitable pour l’Ecole de la République,
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Qui ne prend plus en charge des points soulevés par les DDEN de terrain : rythme de l’enfant avec une vision plus large sur la vie de l’enfant dans son intégralité (famille, école, activités péri éducatives et autres), états des locaux, effectifs, fusion d’écoles, disparitions d’écoles rurales, poids des Maires dans la gestion des écoles et notamment au travers des subventions et soutiens à projet…,
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Qui n’est plus que la courroie de transmission d’une pensée unique qui se veut normative.
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Qui se traduit au sein du Conseil Fédéral par des retraits, « démissions » ou exclusions (deux Secrétaires Généraux, deux Vice-Présidents, un Trésorier, au moins trois Conseillers Fédéraux) sans parler des démissions ou exclusions de Présidents d’Union.
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Qui rejette certaines Unions : Bouches-du-Rhône, Alpes de Haute-Provence, Haute Corse.
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Qui rejette, au mépris des statuts, 5 candidatures au Conseil Fédéral au seul prétexte que leurs Unions étaient signataires d’un courrier sur l’organisation du congrès d’Obernai. Ces candidatures présentées par leurs Unions, conformément au Règlement intérieur de la Fédération, ne pouvaient donc qu’être acceptées : ce sont celles de Patrick Ancillon (38), Michel Benoist (79), Brigitte Berthet (69), Guy Brunet (86), Jacques Manceau (49). C’est scandaleux !
Nous suivons avec inquiétude la dérive du fonctionnement actuel qui ne nous fait pas avancer, même aujourd’hui met en danger notre Fédération. Alors que le renouvellement quadriennal s’avère déjà difficile une telle attitude contribue à la démission d’un certain nombre de DDEN et ne favorise pas une dynamique volontariste dans les départements.
Les résultats du renouvellement des DDEN dans les Bouches-du-Rhône sont un échec cuisant de la politique fédérale ; les chiffres sont le signe d’un échec pour le Président; pour l’association que le conseil fédéral a exclue : plus de DDEN, plus de présidences de délégations et surtout la Présidence et la Vice-Présidence des DDEN du département élus par 23 présidents de Délégation sur 29 votants. La politique Fédérale n’a eu comme résultats que l’éclatement et la perte de légitimité de la fédération sans parler du coup financier de l’opération ; argent que l’on aurait pu investir de manière plus constructive. Une leçon pour certains et pour la suite.
Des organisations amies de l’Ecole publique avec lesquelles nous pouvons avoir légitimement des analyses et des positions différentes, sont mises au banc et accusées de ne pas partager les analyses de la Fédération : la Ligue de l’Enseignement, la FCPE, la Fédération Nationale de la Libre Pensée … (cf. notamment la circulaire fédérale n°13/2021). De plus en plus isolée au sein des associations laïques, notre Fédération refuse de fait d’en débattre sereinement et ainsi contribue à créer des dissensions entre les organisations préjudiciables à leur unité d’action.
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Pour un autre fonctionnement de notre Fédération
Nous proposons un fonctionnement dynamique capable de dépasser les désaccords, recherchant le consensus plutôt que l’affrontement systématique ou l’exclusion, respectant les militants et n’ayant pas une visée hégémonique, tout en préservant la neutralité de notre institution, gage de notre légitimité au sein des écoles
Nous devons revenir à un fonctionnement redonnant toute sa place aux initiatives des Unions, mis au service du seul intérêt des enfants, citoyens en devenir, confiés à l’école de la République.
Cette gouvernance doit être recentrée sur :
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Le respect des statuts et du règlement intérieur.
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Le lien avec les Unions dans le respect de celles-ci et la non immixtion dans la gestion des Unions sauf à leur demande et pour apporter une aide ; des réunions plus fréquentes des Présidents et Trésoriers départementaux.
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La volonté de ne pas agir dans la précipitation, prendre le temps de consulter les Unions, réfléchir sur ce qui se passe dans les écoles, répondre aux attentes des Unions sans mettre la pression pour qu’elles adhèrent sans réserve aux choix décidés nationalement.
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Un véritable échange des informations, y compris critiques, entre la Fédération et les Unions, entre les Unions entre elles, par la mise à disposition de chaque Président de l’ensemble des adresses des Unions. Il est d’ailleurs prévu dans les statuts un travail régional entre Unions qu’il faut dynamiser sur des thématiques de travail communes.
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L’écoute et le droit d’avoir une autre position, un autre avis sans subir de pressions, sans se faire insulter ou exclure, la capacité à dépasser les désaccords et à rechercher un consensus. Les DDEN sont des rassembleurs et des transmetteurs avant tout.
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La volonté de rassembler les associations laïques au-delà d’un rassemblement exclusivement « affinitaire ».
Il nous faut aussi nous interroger sur la manière de mieux associer les Unions à la vie de la Fédération ; d’où une réflexion à engager sur les statuts, le règlement intérieur, le Conseil Fédéral,
Il est indispensable de redéfinir la gouvernance de notre exécutif : notamment la répartition des tâches et des représentations ..,) Le Président ne peut seul exercer la mission de diriger la Fédération, il doit savoir déléguer, savoir s’appuyer sur son équipe y compris pour les déplacements dans les Unions et les représentations…
Un véritable travail d’équipe, basé sur la confiance, le respect, sur une véritable délégation, rendre leur place au secrétaire général, aux vice-présidents ….
Dans un contexte idéologique de moins en moins favorable à l’expression et à la traduction dans les faits de nos valeurs de laïcité, d’humanisme, de fraternité et d’universalité nous nous devons de les réaffirmer par l’exemple et de ne pas céder à l’air du temps ; d’agir toujours dans l’intérêt de l’enfant. Redevenons un pôle d’attractivité, c’est ainsi nous élargirons ainsi notre légitimité et notre représentativité.
Face au constat du déclin du nombre de DDEN, il est nécessaire de rendre plus attractive la fonction de DDEN, d’approfondir notre rôle pour éviter d’être considéré comme des auxiliaires de l’administration, de refuser une fonction qui deviendrait essentiellement para-administrative, et de clarifier pour l’approfondir notre rôle de facilitateur, et de de médiation notamment vis-à-vis des intercommunalités et des mairies.
Nous devons intervenir auprès du Ministère pour faire évoluer le code de l’Education sur notre fonction officielle et faire grandir notre domaine de compétences dans un contexte nouveau où l’école a évolué.
Même si les DDEN sont nommés par les DASEN, ils ne représentent pas l’administration de l’Education Nationale. Il nous faudra réaffirmer cette indépendance, vis-à-vis des syndicats, associations laïques, de parents d’élèves et de l’administration, indépendance qui peut sembler être remise en cause actuellement.