Alors que les moyens alloués pour l’Ecole actuellement ne nous permettent pas de fonctionner normalement et dignement : manque de personnels, personnels non remplacés, AESH mutualisés, suppression d’heures d’enseignement pour les élèves allophones et en situation de handicap, classes surchargées avec l’augmentation des seuils…. le gouvernement propose de préparer « l’école du futur » où les moyens seraient alloués non en fonction des besoins mais en fonction des projets…
Nous n’avons rien contre les projets, nous en faisons déjà beaucoup, à différentes échelles et nous savons aussi l’implication et le temps que cela prend…
Pour nous, accepter de se lancer « dans des projets de l’école du futur », conditions pour obtenir des financements qui ne seront mêmes pas pérennes, mais soumis à de nombreux critères d’évaluations, c’est entrer dans une autre logique de l’école publique…
Une logique d’une école libérale avec mise en concurrence des établissements pour obtenir des financements, avec des projets locaux, une autonomie accrue sur le modèle de l’expérimentation de Marseille avec des partenaires locaux (Élus, associations diverses et variées, parents, entreprises…) qui seraient partie prenante de ces projets.
La porte ouverte à une définition locale des programmes avec des contrats d’objectifs locaux, et possibilité à terme pour les directeurs de recruter les personnels correspondant au projet de l’établissement.
Des mesures qui, mises bout à bout, avec la réforme des lycées professionnels, la rémunération des professeurs sur des projets, tendent à détruire le cadre national de l’école publique et les statuts. Pour toutes ces raisons, nous considérons qu’il est dangereux de s’inscrire dans cette logique de « projets de l’école du futur », porte ouverte à toutes ces dérives. Nous innovons déjà jour après jour dans nos classes et nous demandons que les moyens dont nous avons besoin pour fonctionner soient alloués au plus vite, sans que l’on ait à entrer dans une logique libérale de projets.
L’intersyndicale Snes, Sud, Fo et Cgt du collège Gabriel Péri, le 12 décembre 2022