Le plus long des chemins commence toujours par un premier pas (Confucius)

Edtorial du n°10  du délégué Laïque

Le Congrès de la Fédération nationale des DDEN à Obernai dans les Vosges s’est tenu. C’est plus qu’un congrès de crise, c’est un constat de fin de régime. La traditionnelle fraternité, ajoutée à la non-moins traditionnelle courtoisie, si en vogue naguère entre DDEN, ont été mises à mort. Par la volonté d’un autocrate, aidé de ses sbires en tout genre.

Depuis des années, la pensée unique, infondée aux pouvoirs de toute nature, ont trouvé la solution : Pour supprimer l’ignorance, on a supprimé le savoir. Eddy Khaldi, qui se comporte en syndic de liquidation (quel triste bilan, après le passé glorieux de la Fédération nationale) lui, c’est : Pour supprimer la contestation interne, il faut liquider la FNDDEN.

C’est une véritable normalisation à la Brejnev qui s’opère, l’autocrate ne supporte plus aucune contestation. « Jupiter rend fou celui qu’il veut perdre ». Un véritable vent de folie a régné dans ce congrès national. On aurait dit le Congrès de Rennes du Parti socialiste. Qu’on est loin de Saint-Exupéry : « Si tu diffères de moi, loin de me léser, tu m’enrichis. »

Chacun s’interroge, que va-t-il rester de tout cela : un champ de ruines sur lequel Ubu Roi régnera sans partage ? Pour combien de temps ? Et pourquoi faire : relayer la politique gouvernementale en quête de subventions, de reconnaissance, de places ? Tout ceci est bien dérisoire par rapport à la grande mission qu’ont les DDEN en défense de l’École publique et des intérêts des élèves, qui sont nos petits-enfants.

Mais il n’empêche que des choses ont pu être dites, que la lumière commence à se faire petit à petit contre ce naufrage annoncé. Ce n’est plus une opposition qui s’est exprimée, c’est quelque chose de neuf qui est en train de naitre. Une solution positive se dégage des limbes de la destruction programmée.

Chacun décidera ou dans le FNDDEN pour l’instant ou en dehors tout de suite. Mais le chemin est tracé et il s’accomplira tôt ou tard. Comme le disait Antonio Machado : « il n’y a pas de chemin, Le chemin se fait en marchant. Et quand tu regardes en arrière, tu vois le sentier que jamais, tu ne dois à nouveau fouler ».

Quelque chose est né à Obernai, du chaos un nouvel ordre est en train de naitre. Rien ne pourra l’empêcher et ce ne sont pas les cris d’orfraie de ceux qui ont peur de tout perdre, et ce n’est pas vraiment grand-chose, qui changer quoi que ce soit à cette dynamique positive qui apparait.

Nous publions dans ce numéro une déclaration commune d’associations contre les conséquences de la loi « Séparatisme » et son funeste « Contrat d’engagement républicain » qui est un asservissement des associations au profit de la politique gouvernementale. Chacun verra que la FNDDEN n’en fait pas partie, puisqu’elle participe au « Collectif laïc » qui reproche en fait à la loi antilaïque de Macron/Darmanin de ne pas aller assez loin contre les musulmans, baptisés « islamistes » pour la circonstance.

Mais quelque chose est aussi en train de naître dans ce pays, qui n’est pas que de la Résistance (même si heureusement il y a cet aspect indispensable) et qui est porteur d’espoir. De plus en plus les associations, toujours plus nombreuses, veulent agir ensemble pour la défense des idéaux laïques. Il y en d’autres qui seront toujours des has been sur le quai d’une gare où jamais le train ne s’arrêtera pour eux.

Quant à la menace de traîner devant les tribunaux Le Délégué laïque, on nous permettra de rire, cela relève plus du Tartarin de Tarascon que de l’Affaire Dreyfus. Mais c’est révélateur de la conception de monsieur Khaldi, il s’inspire directement de la politique de Macron/Darmanin qui veut faire taire toutes les dissidences et dissoudre les associations qui ne lui plaisent pas. Tel maître, tel valet.

Mais comme disait Galilée devant l’Inquisition : « Et pourtant, elle tourne ».

Paul Feldmann