Motion des DDEN  du Puy-de-Dôme

Union départementale des DDEN du Puy-de-Dôme

MOTION

Les DDEN réunis en assemblée générale le 8 juin 2019 à St Dier demandent au conseil fédéral la plus grande vigilance lors du vote définitif à l’Assemblée Nationale de la loi sur « l’Ecole de la confiance« .

Des questions se posent en effet qui risquent de devenir des certitudes si cette loi est adoptée :

– Peut-on soumettre l’École publique à une sélection dont chacun sait qu’elle est économique et sociale ?

– Qui pourra croire que l’organisation des filières d’excellence comme les EPLEI (établissements publics locaux d’enseignement international), dont le choix sera laissé aux collectivités territoriales, se fera sans risques de sélection financière ? Où est alors l’intérêt général ?

– Si l’on accepte la promesse de la non fermeture d’écoles peut-on être assuré de la non fermeture de classes en particulier en secteur rural ?

– L’équité territoriale dont dépend l’offre d’égalité scolaire est-elle garantie ?

– Peut-on assurer que les effectifs des classes des écoles publiques ne seront pas supérieurs à 24 élèves, alors que dès cette année, 1065 postes disparaissent au concours du public tandis que l’enseignement privé bénéficie d’une hausse de 310 postes ?

– Peut-on laisser penser qu’au nom de la liberté une réforme du gouvernement puisse justifier une libéralisation à tout va du service public de l’enseignement de l’éducation et de la culture ?

– Peut-on accepter que la liberté revendiquée d’un côté pour faciliter la sélection soit retirée de l’autre aux professeurs en leur imposant un devoir de réserve renforcé qui leur interdit d’exprimer publiquement leur critique de la réforme ?

– Peut-on encore parler « d’école inclusive  » quand les moyens de la mettre en place sont absents ?

– Peut-on laisser au seul choix du ministre le maintien et la composition des CDEN (conseils départementaux de l’Éducation Nationale) notamment consultés sur les mesures de cartes scolaires dans le premier degré, sur la sectorisation et la DHG des collèges ?

– peut-on accepter que la mesure intéressante de scolarisation obligatoire à 3 ans se solde par la prise en charge des maternelles privées par les communes (150 millions) ?

– Peut-on accepter la suppression des allocations familiales pour absentéisme scolaire lorsqu’on sait que cette mesure ne fera qu’ajouter aux difficultés de familles qui vivent déjà dans la précarité ?

– L’école de la confiance peut-elle sérieusement former des citoyens actifs et accroître leur participation à la gestion des affaires publiques sans qu’un enseignement complet et évalué des principes et règles essentielles de vie en société (droit privé et droit public) ne soit dispensé pendant la période de scolarité obligatoire ?

– Les pouvoirs publics peuvent-ils avoir le courage de préciser quels besoins scolaires reconnus, non satisfaits par l’enseignement public, justifient actuellement le financement pratiquement sans limite des établissements d’enseignement privé pendant la période de scolarité obligatoire ?

Nous DDEN qui défendons l’école comme service public d’enseignement d’intérêt général demandons le retrait de ce projet de loi qui menace de mettre en place un système de libéralisation contraire au principe d’égalité républicaine qui est au fondement de tous les services publics.

Il est grand temps pour l’avenir des enfants et de la Nation que l’instruction publique devienne une fonction régalienne de la République pendant la période de scolarité obligatoire.