Editorial du Délégué laïque n°3 (juin 2019)

Maintenir le cap laïque ou aller vers d’autres cieux ?

Voici le numéro 3 du Délégué laïque. Il a pour but de donner un maximum d’informations aux DDEN dans leurs actions quotidiennes de défense de l’Ecole publique laïque.

Les sujets de préoccupations ne manquent pas. Ainsi, ce qu’on appelle la loi Blanquer fait peser de lourdes menaces sur l’Ecole publique. La résistance qui se manifeste contre, alimente la réflexion de plus d’un des défenseurs de cette grande Œuvre républicaine. Les Elus des communes sont au premier rang et la supercherie de l’école maternelle obligatoire ne passe pas. Chacun voit bien qu’il s‘agit d ‘un cadeau supplémentaire à l’école privée.

Même le Sénat a retoqué la création des établissements mixtes du premier et second degré. L’opposition contre la loi Blanquer monte de partout, nous en faisons état dans ce numéro. Syndicats enseignants, parents d’élèves, DDEN, se rassemblent pour lutter contre. Mais que fait la Fédération nationale des DDEN ? Tout le monde se pose la question.

Doit-elle accompagner cette remise en cause ou doit-elle participer de la résistance pour la faire échouer ? Si la Fédération nationale accompagne la mise en œuvre de la loi Blanquer, alors que devient son objet principal de défense de l’Ecole publique quand elle est attaquée ? Personne ne peut échapper à cette question.

Ceci rejoint une autre question. Le Président de la République a déclaré ne pas vouloir remettre en cause la loi du 9 décembre 1905 de Séparation des Eglises et de l’Etat, après avoir dit publiquement qu’il « fallait réparer le lien entre l’Eglise et l’Etat ». Tout et son contraire. Peut-on se satisfaire d‘une vague déclaration présidentielle, quand on sait que les « pistes législatives » seront rendues publiques à la rentrée ? Faut-il lâcher la proie (la loi de 1905) pour une vague déclaration devant 70 intellectuels qui n’engage à rien, puisqu’elle ne dit rien de concret ?

Pourquoi le Président de la République ne dit-il pas tout simplement : le projet de révision de la loi de 1905 est abandonné ?

Pourquoi la Fédération nationale des DDEN ne dit rien sur ce sujet, participant ainsi d’une tentative d’enfumage des laïques pour mieux les endormir ?

Pourquoi participe-t-elle d’une opération de division des laïques dans cette situation ?

Ces questions, il faudra bien y répondre.

La Fédération nationale des DDEN est à la croisée des chemins. Quel cap va-t-elle prendre ?

Paul Feldmann